Morne jeudi. Renault envisage pas moins de 5 à 6 000 suppressions de postes en Europe, tous basés sur des départs volontaires. Alors que l’Ufip (Union Française des Industries Pétrolières) annonce une chute de 10% dans la consommation des carburants, indiquant que les Français, refroidis par le prix de l’essence, prennent de moins en moins leur voiture. Mais les mesures économiques de Renault ne sont pas liées à de mauvais chiffres de vente. En effet, le chiffre d’affaire est en hausse, au-delà même des attentes, mais Renault souhaite rester compétitif et donc réduire les coûts. Autres mesures annoncées : la réorganisation des sites de production, la hausse des prix de vente pour compenser celle du prix des matières premières, gel du recrutement et report de certains projets. Même si certaines décisions doivent être discutées avec les syndicats, la pilule est dure à avaler.
Autre sujet d’amertume : le vote par le Sénat hier soir du projet de loi sur la rénovation de la démocratie sociale.
En somme les 35 heures vivent leurs dernières heures. La droite
présente ce projet comme un assouplissement des règles en vigueur
permettant aux salariés et plus particulièrement aux cadres de moduler
leurs heures de travail. Pour la gauche, c’est une régression sociale.
Désormais, un cadre peut être appelé à travailler jusqu’à 235 jours par
an, voire même plus, le maximum étant fixé à 282. Des manifestations
ont déjà eu lieu hier à l’appel de la CGT et de la CFE-CGC (voir
chronique d’hier) mais on s’attend déjà à une rentrée explosive.
Les mauvaises nouvelles sont légion aujourd’hui puisqu’un quatrième incident en 15 jours a été signalé sur un site nucléaire français. Il s’agit une nouvelle fois du Tricastin,
entre la Drôme et le Vaucluse. Il y a deux semaines, 72 kilos d’uranium
s’étaient échappés accidentellement de l’usine Socatri. Ce matin, une
centaine de personnes ont été légèrement contaminée par de la poussière
radioactive. Nouvelle fuite ? Non, la poussière a été libérée lors de
l’ouverture d’un tuyau pour une opération de maintenance. La direction
du site souhaite cependant rassurer la population et les salariés : les
taux absorbés sont, selon lui, quarante fois inférieurs à la limite
réglementaire annuelle. La centaine de personnes touchées sera ravie de
le savoir.
Mais il y a au moins une personne qui devrait passer une bonne journée : Bernard Tapie. C’est aujourd’hui que se réunit le tribunal réglant le litige entre l’homme d’affaire et le Crédit Lyonnais.
Il y a dix jours, les trois juges en charge de l’affaire avaient
accordé à Tapis 285 millions d’euros mais il reste à déterminer combien
il lui restera après déduction des impôts et de ses dettes. C’est donc
aujourd’hui qu’on saura s’il lui reste 20 ou 40 millions. L’opposition
ne cesse de s’agiter sur cette affaire, Bernard Tapie semblant profiter
de soutiens très hauts placés. Christine Lagarde a confirmé
l’intervention de Bercy dans l’affaire, envoyant le dossier sur la voie
de l’arbitrage plutôt que sur celle de la justice, ce qui aurait
impliqué une prise en main par la Cour d’Appel de Paris. Mais l’affaire
n’en restera pas là : la Cour des comptes a convoqué Tapie et plusieurs
autres acteurs de l’histoire pour les entendre à la rentrée. Ca nous
promet un long feuilleton.
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